Céramiques bordelaises
La collection ça peut commencer comme une douce occupation, le plaisir de la découverte d'une région, d'une époque, d'un style de vie; un but à donner aux balades dominicales . Dans les années 70/80 j'ai connu un couple qui arpentait brocantes et vide greniers à la recherche de céramiques locales:les faïences Vieillard produites à Bordeaux jusqu'à la fin du XIX,mais je doute que leur collection n'ait atteint l'ampleur de celle des époux Darrigade. Ce couple y a consacré son temps , son argent et son espace vital...Ils se sont dessaisis de 500 pièces, Que font ils dans leur maison vide le temps de cette exposition? je les imagine errants entre guéridons et commodes, se heurtant au vide des armoires débarrassées des fontaines,horloges, soupières et autres gourdes et saucières ; déambulant le long des murs constellés de petits clous et auréolés d'oasis de tapisserie fraîche... " te souvenais-tu de l'éclat de ces fleurettes?" et si au terme de cette vacance ils décidaient de reprendre leur liberté?.... je m'égare, je m'égare.....
On trouve de la faïence à Bordeaux depuis 1714. Grandement améliorée par le procédé de Lahens et rateau,la faïencerie passe ensuite au développement industriel avec l'irlandais David johnston qui fait venir les matières premières d'angleterre, Jules vieillard lui succède et garantit la production par des approvisionnements locaux,avec ses fils il développe aussi la céramique de décoration en faisant notemment appel à l'artiste italien Caranza dont les émaux bleus font merveille (avec Annie nous étions aller voir les décors du restaurant la belle époque).
Donc pour les amateurs de Vieillard, la collection Darrigade est à voir, j 'ai retenu: la modernité de ce décor Japonisant, la finesse des cloisonnés et le clin d'oeil aux spécialités du sud ouest.
mais bien sûr il y avait aussi des décors beaucoup plus classiques adaptés aux tables de la petite bourgeoisie bordelaise.